En parallèle de ses habituels parcours structurants à l’attention des créateurs, repreneurs et dirigeants d’entreprise, l’IRCE est parfois sollicité par ses partenaires pour élaborer des programmes permettant de répondre à un besoin spécifique. C’est dans ce cadre qu’est né le programme SMART in Board, imaginé pour les startupers accompagnés et financés par Provence Angels, et qui sera également accessible à d’autres réseaux d’acteurs du financement des entreprises.

Sandrine Barthellemy, Responsable de Projet de l’IRCE et Laurence Chauliac, membre de Provence Angels (et qui intervient régulièrement en tant qu’experte à l’IRCE), nous présentent ce dispositif inédit.

Sandrine Barthellemy, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est SMART in Board ?

S.B. : SMART in Board c’est un programme sur mesure pour accompagner les dirigeants ayant récemment intégré des investisseurs au capital de leur entreprise. Le parcours permet :

  • d’accompagner le dirigeant dans la conception de son tableau de bord stratégique et définir les KPI qui mesureront la performance future : base des discussions avec les investisseurs lors des comités stratégiques
  • de sensibiliser les dirigeants au pilotage fin de leur trésorerie sans laquelle rien ne peut se faire
  • par des travaux de groupe, de mettre au cœur des débats la relation dirigeant-investisseurs.

Concrètement, comment se déroule le programme ?

S.B. : Le parcours se veut très opérationnel et efficace. Il alterne un accompagnement en face à face avec un expert en finance et levée de fond et des ateliers méthodologiques en collectifs.

La valeur ajoutée de l’accompagnement en face à face avec l’expert permet au dirigeant d’avoir un vrai regard personnalisé par rapport aux indicateurs de performance de l’entreprise. Les ateliers méthodologiques en collectif sont là quant à eux pour permettre au dirigeant de prendre de la hauteur par rapport à son quotidien mais aussi à partager sa propre expérience terrain avec le collectif de dirigeants, afin que chacun puisse s’enrichir de l’autre.

Comment s’est construit le partenariat avec Provence Angels ?

S.B. : En fait, le partenariat s’est fait tout naturellement ; en effet, l’IRCE et Provence Angels possèdent de nombreux membres en commun. Par ailleurs, nous mettons à disposition régulièrement dans nos locaux à Aix-en-Provence une salle pour quelques comités de Provence Angels. Tout ceci a facilité le contact.

C’est Provence Angels qui a fait le premier pas en exprimant une demande de ses BA (Business Angels) à laquelle nous pouvions potentiellement répondre grâce à notre expérience en ingénierie d’accompagnement stratégique des entreprises. Durant plusieurs mois, en relation constante avec l’équipe de Provence Angels, nous avons affiné nos travaux de « construction pédagogique » qui ont finalement abouti à un programme qui colle à la fois au plus près de la demande de notre partenaire, mais aussi aux besoins des entrepreneurs accompagnés. Aujourd’hui le programme est prêt et n’attend plus que ses premiers participants qui pourront se retrouver dès le 15 mai 2023 lors du premier atelier collectif au siège de l’IRCE, dans notre belle bastide à Aix-en-Provence.

Laurence Chauliac, vous qui connaissez bien à la fois Provence Angels et l’IRCE, pouvez-vous nous expliquer ce qui fait selon vous la complémentarité de ces deux réseaux ?

L.C.:  C’est vrai. J’interviens à l’IRCE depuis de longues années maintenant dans le cadre de la formation des dirigeants. J’ai la chance de côtoyer les entrepreneurs dans l’intimité de leur pratique entrepreneuriale et je connais la profondeur de leur questionnement, de leurs doutes mais aussi la nature de leur ambition, la force de leur détermination et leur résistance à l’effort.

En tant que Business Angels, je m’associe à leur prise de risque en apportant ma contribution financière et mon expertise, cette fois-ci en tant qu’associée. C’est un accompagnement d’une autre nature. Néanmoins, les sujets et travaux sont très proches.

L’IRCE a pour vocation de former et de mettre en relation les dirigeants de sociétés de la région. Ces dirigeants sont souvent fondateurs de leur start up mais aussi des patrons de PME en pleine mutation. Seuls dans leur posture de dirigeants, ils trouvent auprès de l’IRCE des programmes de formation et des intervenants capables de leur apporter leur expertise et leur écoute. Au carrefour de ces interrogations, le développement stratégique cohérent, la gestion de l’humain et l’organisation optimale de l’entreprise sont omni-présents. Quant à la question du financement de cette ambition, elle se trouve impliquée dans toutes ces thématiques..

En parallèle, Provence Angels est une association de plus de 80 business angels de la région, sur le podium des 3 plus grandes associations de BA en France. Pour la plus grande partie, entrepreneurs eux-mêmes, ils sont au fait de ces préoccupations et mettent à disposition une partie de leur patrimoine pour participer au financement de ces sociétés avec un savoir-faire reconnu : leur expérience entrepreneuriale, leurs connaissances métier, marché, technique et leur réseau, sont au service du dirigeant de l’entreprise dans laquelle ils investissent.

C’est clair : l’IRCE et Provence Angels s’intéressent tous deux, aux entreprises régionales et participent activement à leur développement tant en compétences et en financement pour les BA. Nous parlons ensemble des mêmes entreprises et des mêmes entrepreneurs, en phase dans la compréhension de leur préoccupation et la capacité pour chacun de répondre à leurs attentes Cette vision partagée, animée par des valeurs communes, est une réalité. Il était donc particulièrement judicieux que nous devenions partenaires.

Laurence Chauliac, quel est votre vision du rôle d’un(e) business angel ?

L.C.: Membre de Provence Angels, je souscris au capital de cette même typologie d’entreprises. Faire partie du réseau de Provence Angels me permet de me joindre à une fédération de personnes soucieuses du développement économique de notre région, affichant à la fois un militantisme à cet égard et des compétences de dirigeants, de financiers, très diversifiées, permettant de mutualiser des savoirs et de mieux appréhender les prises de risque financier que chacun réalise. Ces échanges m’apportent beaucoup.

A titre personnel, au-delà de mon investissement financier, je prends le plus souvent une part active au développement de l’entreprise en étant membre des comités stratégiques ou des Conseils d’Administration. Être au cœur du réacteur, en lien direct avec l’entrepreneur donne du sens à mon investissement financier et permet au dirigeant d’avoir un autre regard grâce à l’expérience que j’ai acquise. Etant minoritaire, il reste bien entendu, au final, maître de sa décision.

Quelles sont vos attentes concrètes vis-à-vis du programme Smart in Board ?

L.C.:  Ouvrir son capital à des investisseurs est souvent nécessaire mais ce n’est pas « naturel » pour la majorité des entrepreneurs fondateurs de leur entreprise. Or comprendre les enjeux et le rôle de chacun est indispensable. Le fonctionnement d’un comité stratégique est la plupart du temps convivial et informel. Pour autant, il répond à des règles souvent édictées par le pacte d’actionnaires que tous les associés ont signé. Ces règles formalisent le nécessaire reporting formel du dirigeant sur la marche de l’entreprise et la tenue des comités qui, quand ils sont bien préparés et compris, permettent des discussions stratégiques, organisationnelles et financières porteuses de valeur pour l’entreprise.

Enfin, si les conditions économiques se tendent, avoir compris et bien pratiqué de part et d’autre la relation entrepreneur-investisseur, est un atout indispensable pour la résolution de problème.


Plus d’informations sur le programme SMART in Board ? Contactez Sandrine Barthellemy à ou au 04 42 59 90 00.